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Aerospatium

Published: 14-10-2016

LeoSat Goes Into High Gear With First Customer and Contract for Constellation Development. Aerospatium Magazine looks at LeoSat's progress to date.

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by: Stefan Barensky

Il n’y a pas que OneWeb. L’autre grand projet de constellation du moment a franchi une étape décisive avec un premier client et un premier contrat de développement. Plus rapides que les câbles sous marins, les liaisons satellitaires de LeoSat intéressent fortement les adeptes des échanges boursiers à très hautes fréquences, pour qui la moindre milliseconde compte.

Le projet OneWeb était sans conteste la vedette de l’édition 2015 de la World Satellite Business Week. Le bouclage de son premier tour de table et la commande à Airbus de ses 900 satellites à bas coût devraient en effet révolutionner la façon même dont on envisage la fabrication des satellites. En 2016, et sur un mode plus discret mais néanmoins efficace, ce rôle est revenu à LeoSat, un projet qui est l’exacte antithèse du concept naguère imaginé par Greg Wyler. Là où OneWeb est une mégaconstellation destinée à apporter le haut débit à tous par le biais de terminaux bon marché, LeoSat, lui, vise à fournir des liaisons à très haut débit, mais de point à point et avec un niveau de sécurité encore jamais atteint. Les marchés visés - gouvernemental, financier et industriel - sont beaucoup plus restreints, mais aussi beaucoup plus solvables. plus rapide que la fibre optique

Le concept de LeoSat consiste à réaliser des connexions très sécurisées car elles ne transiteront jamais par un réseau tiers au sol. Au lieu de cela, les deux terminaux seront chacun connectés à la constellation via un pinceau étroit en bande Ka et les communications s’établiront d’un bout à l’autre de la planète via des liaisons laser – physiquement impossibles à brouiller ou à intercepter – entre les satellites. La lumière se propageant plus vite dans le vide (300 000 km/s) que dans la fibre optique (200 000 km/s), LeoSat devrait proposer des liaisons plus rapides que les câbles sous-marins pour les distances supérieures à 5 000 km. Cette caractéristique intéresse fortement les adeptes des échanges boursiers à très hautes fré- Les pre miers int éress és sont les acteurs des march és financiers quences pour qui la moindre milliseconde compte. Le premier client, qui a signé début septembre, mais souhaite l’anonymat, est apparemment issu de cet univers. Seize autres clients sont en négociation, affirme Mark Rigolle, ancien d’O3b nommé P-DG de LeoSat en septembre 2015. Fondée en 2013 par deux anciens de Schlumberger spécialisés dans les liaisons point-à-point pour les réseaux privés par VSAT (Very Small Aperture Terminal), LeoSat avait déjà choisi Thales Alenia Space l’an dernier pour étudier la faisabilité du concept. Le 14 septembre, TAS et LeoSat ont signé un contrat portant sur une phase de définition d’environ un an, préliminaire à la phase de production. industrialisation

Pour fonctionner, la constellation nécessitera 54 satellites répartis sur six plans orbitaux, mais des fréquences ont été retenues pour un système qui pourrait en comprendre le double. Idéalement, LeoSat vise une constellation de 78 satellites, avec quatre satellites de réserve par plan orbital. Ils seront basés sur la plateforme EliteBus de TAS déjà commandée à vingt exemplaires par O3b et 81 par Iridium. Les satellites pourraient être déployés par grappes de huit sur le Falcon 9 de SpaceX, mais d’autres solutions de lancement sont aussi à l’étude.

LeoSat, c’est un O3b sous stéroïdes », annonce Mark Rigolle. En pratique, les satellites LeoSat utiliseront une version plus longue de la plateforme (3,7 m contre 3,1 m pour O3b et Iridium. Ils seront donc plus lourds (1 250 kg), mais aussi plus puissants (plus de 2 kW). Ils seront équipés de douze antennes orientables en bande Ka – dix pour des liaisons à 1,6 Gbit/s et deux à 5,2 Gbit/s – ainsi que de quatre terminaux pour des liaisons intersatellites par laser. La technologie utilisée pour ceux-ci bénéficiera de l’acquisition, en juillet, des activités opto-électroniques de Ruag par Thales Alenia Space (cf. AS n°14). L’industriel cannois a aussi décidé de moderniser sa plateforme en int rodui sant de nouvelles technologies pour réduire les coûts de production et accroître l’autonomie de son fonctionnement sur orbite, en particulier en les dotant de deux à trois capteurs d’étoiles pour la précision d’orientation. Démonstration fin 2018 Les LeoSat graviteront à 1 400 km d’altitude, c’est à dire dans un environnement beaucoup plus calme que les O3b au niveau des radiations. Néanmoins, ils bénéficieront d’un meilleur durcissement de l’électronique de bord, qui avait causé quelques soucis sur les premiers O3b. Ils seront chacun doté de quatre propulseurs plasmiques. Aucun fournisseur n’a encore été sélectionné mais il devrait s’agir de moteurs de la gamme du PPS-1350 de Safran ou du SPT-100 de Fakel. L’intégration des satellites sera réalisée sur le site de Rome de Thales Alenia Space, là où ont été réalisés les satellites O3b. Deux démonstrateurs devraient être lancés fin 2018 ou début 2019, avec un déploiement du système qui débuterait moins d’un an plus tard et durerait jusqu’en 2021. tours de table Le prochain défi reste de lever le financement adéquat. Au total l’investissement se montera à 3,5 Md€ sur quatre ans, mais LeoSat commence modestement, avec un premier tour de table de 100 M€ et un deuxième de 175 M€. « Il est très difficile de lever immédiatement un financement complet », reconnaît Mark Rigolle, dont les bâilleurs de fonds souhaiteraient voir monter à bord un investisseur stratégique issu du sérail spatial. Ce ne sera en aucun cas TAS, assure Bertrand Maureau, directeur des télécommunications du constructeur : « Notre politique n’est pas d’investir, nous sommes un fournisseur de satellites ». « Je ne souhaite pas de fournisseur dans l’actionnariat, si je peux l’éviter », renchérit Mark Rigolle, qui verrait plutôt un ou plusieurs opérateurs de satellites déjà établis et discuterait avec sept d’entre eux : « Quand nous avons commencé à les approcher, peu ont dit ne pas être intéressés ». D’ici 2022/23, LeoSat vise 1 Md€ de revenus.